Dimanche 9 juillet : Etape du Tour 2023, entre Annemasse et Morzine.
5 Membrollais étaient inscrits à l’Etape du Tour, l’une des belles et plus difficiles cyclosportives actuelles : Mickael M., Henri, Jean-Pierre P., Vincent, Christopher.
Cette cyclo présentait cette année, les caractéristiques suivantes : près de 4200 m de dénivelé et une longueur de 144 km. En effet, pour des raisons de sécurité, au dernier moment, les organisateurs ont décidé d’arrêter le chronomètre au sommet du col de Joux Plane, de façon à ne pas faire prendre des risques inconsidérés dans la descente vers Morzine.
3 Membrollais se sont retrouvés en début de semaine au camping de Messery sur les bords du lac Léman, où ils ont pu profiter des plaisirs de la baignade dans le lac, après les reconnaissances du parcours effectuées au cours la journée, les autres s’étant donné Rendez-vous sur la ligne de départ.
Samedi, pour tous, c’était jour de récupération ou de transport, et récupération des dossards et plaques de cadre. Visite agréable sur le village du Tour où quelques photos ont pu être prises notamment en compagnie d’el Diablo et de son trident. Pour nos trois campeurs, c’était le moment de la concentration avant le grand jour, certains avaient hâte d’en découdre, d’autres plus réservés ne manifestaient pas leurs émotions.
Puis le jour J se leva comme à l’habitude. Dès 4 h30 l’effervescence commença à régner dans le camping, puis arriva le départ pour Annemasse vers 5 h 45, l’arrivée à Annemasse vers 6 h 15, chacun effectuant alors les derniers réglages de sa machine avant de regagner le SAS de départ qui lui a été attribué.
La concentration est alors à son Zénith. On écoute, mais on n’entend pas les paroles du speaker. On regarde autour de soi, on ne voit que des cyclos et des vélos, mais on ne reconnait personne. On n’attend tous que l’ouverture de la porte du SAS.
Puis vient la délivrance, la porte s’ouvre et c’est à plus de 60km/h que les premiers kilomètres sont avalés dans le faux plat descendant. On se demande où l’on va, si le rythme n’est pas devenu un peu fou, comment cela va se terminer.
La raison finit par l’emporter, il faudra bien gravir ces fameux 5 cols : col de Saxel, col de Cou, Col du Feu, col de la Ramaz, col de Joux Plane et c’est sans compter les cols non répertoriés : col des Moisses, col de la Rambaz, col du Ranfolly. Morzine, c’est proche, mais à la fois, c’est loin. Le déplacement en montagne ne se mesure pas en kilomètres mais en temps.
Chacun a rapidement trouvé son allure et essaie de gérer ses dispositions physiques en adéquation avec l’effort demandé.
Les premiers cols sont franchis pour tous sans problèmes particuliers. Les premières difficultés sont apparues dans le col de la Ramaz, puis celui de Joux Plane. La forte déclivité, liée à la chaleur, plus de 33 degrés à l’ombre, et à la fatigue cumulée de ces différentes ascensions soumettent les organismes à rude épreuve. Alors, vient la période de doute : que fait-on ici sur ces pentes ? Ne devrais-je pas abandonner ? Mais alors tout ça pour rien… Alors, on se reprend, on ne fait pas attention à ces cohortes de pèlerins faisant leur chemin de croix de chaque côté de la route, poussant avec peine leur machine qui ne peut plus les emmener. On mange un peu, on se désaltère, on se remet en selle, et on repart.
Pour terminer l’épreuve, il a fallu pour chacun puiser jusqu’au fond de soi-même toutes ses ressources, garder un mental d’acier, et faire preuve de témérité, d’opiniâtreté, de courage et d’abnégation.
Quel que soit le classement final, l’essentiel est de terminer dans les délais comme "finisher", mission que nos 5 membrollais ont bien assumée. Ce fut une belle leçon de courage qui noue des amitiés profondes, et qui procure toujours de grandes satisfactions. J’en suis persuadé, on les retrouvera dans les SAS de départ dès l’an prochain, et j’en suis sûr, ils gagneront à leur cause quelques adeptes déçus de n’y avoir participé.